La pluie frappait la tour d'Astronomie de plein fouet, dégoulinant ensuite le long des pierres polies par le temps, mais toujours aussi résistantes. Les nuages recouvrant le ciel plongeaient les alentours du château dans l'obscurité. D'où j'étais, je ne distinguais que quelques lumières, tout en bas, provenant de la Grande Salle, éclairée en permanence, ainsi que quelques autres fenêtre illuminées. Mais alors que la lune n'allait pas tarder à atteindre son apogée, bien peu d'élèves se trouvaient encore debout. Alors pourquoi moi, au lieu d'être au chaud dans mon lit, ou devant un bon feu, je me trouvais perché sur la plus haute fenêtre de Poudlard ? Assit sur le large rebord, je regardais les gouttes d'eau tomber avec violence devant moi, sans toutefois qu'elles me touchent. J'aimais beaucoup me rendre ici, juste au dessus de la salle d'astronomie. Car très peu de gens y venaient, ce qui me laissait un petit endroit de calme, avec pour seule compagnie le silence et la poussière.

Ce matin, les cours de potions s'étaient révélés particulièrement compliqués, m'ayant pour ainsi dire vidé de mon énergie. Mais j'avais quand même réussit à produire un poison mortel parfait, incolore et sans odeur, qui assurait à la personne l'ingurgitant une mort lente, sans laisser de traces. J'avais même réussis à un subtiliser un petit flacon, car après tout, si je l'avais moi-même fabriqué, pourquoi le détruire après ? De toute façon, le flacon se trouvait en sécurité dans un coffre scellé, que seul moi pouvais ouvrir. A l'intérieur se trouvait une grande collection de fioles, toutes contenant des résultats de cours de potions. Chaque récipient était étiqueté, afin que je sache exactement leurs contenances : antidotes, poisons, potions diverses, j'étais assez fier de cette collection, notamment de l'antidote au poison de Mortem, dont j'en gardais toujours un exemplaire sur moi, histoire d'éviter les accidents. Mon après-midi, je l'avais passée à lire dans ma chambre, seul, un livre sur l'histoire de la Magie occulte, que j'avais trouvé très intéressant. Mais bon, j'avais finis par m'endormir, non sans toutefois avoir prit le soin de dissimuler les pages sombres. Voila donc pourquoi le sommeil ne m'ayant pas prit en ces heures, je me trouvais à regarder l'obscurité comme un vieux loup solitaire. Mortem ne se trouvait pas ici, étant partit à la chasse aux souris et aux autres animaux qu'il pouvait trouver dans les couloirs froids du château.

Soudain, j'entendis des pas dans l'escalier en bois. L'avantage, c'était qu'il permettait de savoir lorsque quelqu'un approchait. Je me demandais bien ce que je devais faire : me cacher dans l'obscurité, car aucune bougie n'illuminait l'intérieur de la petite pièce, ou me montrer ? De toute façon, je ne faisais rien de mal, alors n'ayant rien à craindre, j'attendis. Je me contentai juste de tourner la tête dans la direction de la petite trappe en bois que je n'avais pas verrouillé ...

Malheureux celui qui croisait Rosanna ce jour-là. Elle était d'une humeur particulièrement écrasante. Agacée de tout et de rien, furieuse contre tout le monde. Il y avait des jours comme ça où on aurait bien aimé se débarasser de la demoiselle vipère. Elle crachait son venin sur tout le monde.

Rosanna avait donc passé une très mauvaise journée, sans compter qu'elle avait pourri celle de beaucoup d'autres. Pour ne rien arranger, elle croulait sous une tonne de devoirs qu'elle devrait rendre au plus vite. Elle passa donc la majeure partie de sa soirée à la bibliothèque, dans un coin. Sa mère lui avait bien dit qu'elle devait ramener de meilleures notes si elle voulait continuer à avoir un accès illimité sur son compte de Gringotts. L'argent était un besoin important pour Rosanna, ce n'était pas simplement quelques pièces qu'on échange contre quelque chose. C'était un rêve palpable, une porte d'accès à des millions de possibilités. On pouvait tout faire avec de l'argent, c'était bien connu.

La nuit avait déjà bien commencé lorsque Rosanna quitta la bibliothèque, éreintée. Elle n'était pas du genre rat de bibliothèque, et chaque séjour dans cet endroit la fatiguait très vite. Et plutôt que d'aller se coucher, elle préféra vagabonder dans Poudlard. C'est là qu'elle vit Ezio. Ah, lui. Rosanna l'avait placé dans la liste des personnes à approcher pour former son propre camp. Elle avait tenté différentes approches, sans grand succés. Le bellâtre semblait adorer se faire désirer. Rosanna considérait cela comme une qualité, et mieux encore : il résistait également aux Kneazles. Ces faces de troll ! A chaque fois qu'elle pensait à eux, elle avait envie de tout détruire autour d'elle. C'était une envie irrépréssible de leur briser la tête. Elle aurait leur peau, eux qui s'étaient si facilement joué d'elle. « Tu es la meilleure », disaient-ils. Rosanna comptait bien leur faire payer leur affront. Car si maintenant elle touchait le fond, elle comptait bien remonter petit à petit, quitte à ce que cela prenne du temps. Mais comme la roue tourne, Rosanna était certaine de revenir sur le devant de la scène. Et les Kneazles, particulièrement Eads, s'en mordraient les doigts. Foi de Rosanna !

Il était tout naturel pour elle de suivre le jeune homme, afin d'entamer une discussion, encore. Rosanna pouvait être fortement têtue. Elle ne le lâcherait pas avant qu'il ne lui jure allégeance. Quitte à user de moyens douteux, elle l'aurait avec elle. Elle le suivit donc jusqu'à la tour d'astronomie. C'était un bon endroit pour être seul, effectivement. Sauf que Miss Soshamon était là aussi. Elle attendit quand même un peu avant de monter à la suite du garçon, histoire de le laisser cogiter en solo un instant. Puis elle monta les escaliers à son tour. Elle aurait voulu faire une entrée silencieuse et discrète, mais l'escalier en bois craquait sous ses pas. Elle ouvrit la trappe doucement, et passa la tête. Ses longs cheveux blonds apparurent, ses yeux verts. Elle esquissa un sourire satisfait en voyant Ezio, assis sur la bordure d'une fenêtre, qui la regardait.

Elle s'avança vers lui, s'arrêta à un mètre environ. Elle hocha la tête doucement, totalement satisfaite.

Rosanna - « Bonsoir Ezio, fraiche soirée n'est-ce pas ? »

En effet, il pleuvait drue sur le château. Ajouté à cela la fraicheur coutumière de la nuit et vous obtenez une tour d'astronomie particulièrement refroidie. Mais c'était le meilleur endroit pour observer Poudlard. Il y avait une jolie vu d'ensemble, d'ici.

Rosanna - « Tu as réfléchi à mes propositions ? »

Son ton était doux, suave. Toujours revenir au plus important. Les nombreuses propositions que Rosanna avait faite au jeune homme.

( Moi je trouve ton post super ! )

Oh non, pourquoi elle. Tels furent les premiers mots qui me traversèrent l'esprit lorsque la jeune femme passa sa tête par la trappe. Il fallait vraiment malchanceux pour tomber sur elle aujourd'hui, maintenant, alors que je recherchais le calme et le silence. Et puis je savais déjà de quoi elle voulait me parler, car Rosanna Soshamon voyait en moi un des éléments à intégrer en priorité à son petit groupe d'anti-Kneazles. Et comme d'habitude, je refuserais ses offres, comme d'habitude elle serait vexée que je la repousse ainsi. Mais qu'y voulez-vous ? Je n'avais aucune envie de faire partie d'un quelconque groupe, quelle que soit sa nature et ses objectifs. Je tenais beaucoup trop à ma liberté pour me risquer un engagement quelconque de ce type. C'était hors de question.

De plus, le sourire que m'adressa Rosanna ne laissait rien présager de bon : une nouvelle offre plus alléchante peut-être, se profilait à l'horizon. Car elle ne serait jamais venu jusqu'ici juste pour taper la discussion, oh que non ! Tandis qu'elle s'avançait dans ma direction, je n'esquissai pas un geste, me contentant de la regarder, d'une manière totalement neutre. Néanmoins, Rosanna devait savoir que si elle venait pour me parler de son groupe, je n'allais pas être de très bonne humeur. Elle s'arrêta alors à un mètre de moi, me demandant d'une voix "satisfaite" :

Bonsoir Ezio, fraiche soirée n'est-ce pas ?

En effet, la température n'était pas des plus clémentes. Après tout, nous étions au mois d'octobre, et les rares moments de soleil ne suffisaient pas à réchauffer l'air. La plupart du temps, une épaisse couche de nuages grisâtres recouvrait Poudlard, et lorsque par chance une trouée de soleil perçait, alors tout le monde semblait de meilleure humeur. Et ce soir, la pluie froide qui s'abattait sur le château n'arrangeait pas la froideur quasi-permanente de cette petite pièce, la plus élevée de l'école. Mais avant que je ne puisse répliquer, Rosanna en vint au but de sa visite.

Tu as réfléchi à mes propositions ?

Je ne pu empêcher un fin sourire d'apparaitre sur mes lèvres. Je n'avais même pas eut besoin de divination pour savoir de quoi elle allait me parler. Elle par contre pourrait utiliser cette matière pour voir que jamais je n'intégrerais son groupe débile. Il fallait d'ailleurs être complètement toquée pour ne pas le voir, et encore plus pour perdre son temps avec ça. Me levant, je fis quelques pas autour d'elle, la regardant, fixant ses yeux lorsque je me replaçai en face d'elle. Je lui dis d'une voix faussement enjouée :

Bonsoir Rosanna. En effet, fraiche nuit. Tu devrais d'ailleurs aller te coucher ...

Chose qu'elle ne ferait, je le savais, absolument pas, du moins dans l'immédiat. Tiens, j'aurais pu demander à la jeune femme d'aller voir dehors, pour vérifier si la pluie était bien froide, mais j'aurais passé pour un débile. Mais qu'elle m'embêtait quand même ! Puis reprenant mon poste d'observation, je m'assis sur le rebord de la fenêtre, sans crainte : Rosanna n'oserait jamais me pousser, elle tenait bien trop à moi, à ce que je fasse partie "des siens". Elle savait que j'étais bon magicien, et surtout, un anti-Kneazles. Ce n'était pas tant les histoires sur Lord Voldemort qui m'inquiétaient, non non ! Lui, je le trouvais plutôt attirant et très intéressant, tout comme la Magie Noire, que je comptais bien apprendre un jour. D'ailleurs, tous les livres qui s'y référaient dans la bibliothèque, je les avais normalement tous lus. C'était plutôt la manière de proclamer leurs soi-disant "supériorité" qui m'énervait au plus haut point, et bien souvent, je leur en faisait voir de toutes les couleurs. Les élèves devenant Kneazles étaient en général des magiciens de piètre talent, tentant par ce moyen d'améliorer leurs capacités, ou du moins, d'intégrer un groupe qui les protégerait. Vraiment stupide. Je savais qu'il fallait compter que sur moi si je voulais un jour atteindre mes plus secrets objectifs. Je travaillais dur pour ça. En regardant l'obscurité totale qui commençait là où les lumières du château s'arrêtaient, j'étais attiré par cet inconnu, le défi, tout. Je répondis alors à Rosanna d'une voix un peu absente :

Ha oui, tes propositions ... en fait j'y ai même pas réfléchit. Tu connais déjà ma réponse de toute façon. N'as-tu vraiment rien d'autre à faire ?

Ezio - « Bonsoir Rosanna. En effet, fraiche nuit. Tu devrais d'ailleurs aller te coucher ... »

Comme si Rosanna allait s'exécuter ! Elle n'en ressentait même pas le besoin. Mais surtout, elle ne partirait pas sans avoir discuter un peu avec ce cher Ezio. Elle avait besoin de bavasser, histoire de faire un peu la conversation, pour ensuite revenir à la charge. Rosanna n'était pas du genre à abandonner, et elle n'y allait pas non plus avec le dos de la cuiller. C'était franc, direct. Droit au but, ça passe ou ça casse. Quitte ou double, appelez cela comme vous voulez.

Et pendant que Rosanna échafaudait un plan dans sa tête, Ezio s'avança vers elle, se mit à lui tourner autour, lentement. Lorsqu'ils se retrouvaient face à face, ils se fixaient du regard. Comme un combat silencieux, un défi, sans réelles conséquences. Juste comme ça, dans le moment.

Ezio - « Ha oui, tes propositions ... en fait j'y ai même pas réfléchit. Tu connais déjà ma réponse de toute façon. N'as-tu vraiment rien d'autre à faire ? »

Rosanna esquissa un sourire mi-figue mi-raisin. Elle se pinça la lèvre, légèrement agacée par le garçon. Il avait cette façon de la repousser constamment, en plus d'un air totalement absent, comme si cette décision n'avait aucune impact sur sa personne, comme si ce n'était rien. Juste quelques mots, rien de grave. La demoiselle croisa les bras sur sa poitrine, roula des yeux. Totalement excédée. Et que pouvait-elle lui proposer de plus ? Elle avait proposé de l'argent, des avantages, tout et n'importe quoi. Mais non, non. Il disait toujours non. Il fallait pourtant qu'il cède, c'était la seule fin possible de ce petit jeu, aux yeux de Rosanna. Elle ne pouvait pas perdre, pas encore une fois. Elle avait déjà du subir la honte d'avoir été viré des Kneazles, fallait-il en plus qu'elle galère pour trouver des fidèles ? Etaient-ils autant attacher à leur liberté, ces idiots ? Ne voyait-il pas en elle un leader né, qui saurait mener une attaque large contre ces foutus Kneazles. Ils se prenaient pour les rois de Poudlard, mais la seule qui devrait régner, c'était Rosanna. Elle en était du moins tout à fait convaincue.

Rosanna - « Vois-tu, Ezio. D'habitude, je ne perds pas mon temps. Mais toi, je pense que tu en vaux la peine. Tu vois ? Je peux tout te donner, en échange de ta loyauté. C'est tout ce que je demande, par Merlin ! »

Elle fit une pause, s'humecta les lèvres. Sourcils froncés, elle était concentrée. Il fallait qu'elle choisisse soigneusement ses mots. Elle savait pertinemment qu'elle devait fortement agacer le serpentard, mais c'était nécessaire. Il finirait par craquer, par agir d'une quelconque manière. Rosanna, à force de le côtoyer volontairement, le trouvait fort sympathique, malgré son antipathie évidente envers elle. C'était compréhensible. On n'aimait pas Rosanna, on faisait semblant de l'aimer, juste. Ou pas, certains la détestaient clairement, au grand jour. C'était le cas depuis son détronement. Elle avait vu tout son beau monde s'écroulait à ce moment là. Mais elle ferait tout pour que cette chute ne lui soit pas fatale.

Rosanna - « Que puis-je faire pour te convaincre, alors ? »

Sa voix n'était plus qu'un souffle chaud dans l'ambiance glaciale. La pluie ne cessait pas, frappait les murs du château avec force et violence. Rosanna était prête à tout, elle en avait assez de lui courir après.

La tête de Rosanna me fit rire intérieurement. Elle n'avait pas trop apprécié mes remarques, se pinçant la lèvre en signe d'agacement. Elle avait l'habitude que tous ceux résistant aux Kneazles la rejoignent sans soucis. En quelque sorte, une enfant gâtée. Mais ça ne marchait pas avec moi, j'étais trop solitaire pour m'associer à elle. Je n'avais pas besoin d'aide pour répliquer à ces foutus Kneazles lorsqu'ils s'approchaient de moi un peu trop prêt. Je savais qu'ils se voyaient enseigner des choses sur Lord Voldemort, le Seigner des Ténèbres, et ça, j'en étais un peu jaloux. Mais après tout, n'avais-je pas lu chaque livre, chaque ligne, de la bibliothèque du château qui traitait de lui ? J'étais presque sûr de quasiment tout savoir sur Tom Jedusor. Néanmoins, il me restait beaucoup à apprendre sur lui pour pouvoir un jour espérer être sur le même chemin. Enfin bref.

Rosanna m'expliqua alors que si d'habitude elle ne perdait pas son temps à tenter de convaincre ceux qui ne voulaient pas être des siens, elle voyait en moi quelqu'un qu'elle devait absolument avoir dans ses rangs. Comme d'habitude, elle me promettait ce que je voulais, juste en échange de ma loyauté envers elle. Mais pour qui se prenait-elle ? Une princesse ? Une reine ? Et les autres élèves de Poudlard pour ses serviteurs ? Ca ne marchait pas comme ça avec moi … j'étais bien au dessus d'elle et de ses caprices. Marquant une petite pause, Rosanna en profita pour s'humidifier les lèvres, tandis que je continuais à fixer la pluie qui tombait à l'extérieur. J'avais fais une promesse, il y a très longtemps … devenir le plus puissant des Magiciens du monde, et venger ma sœur. Mais les seules témoins de ce serment étaient les étoiles, personne n'en savait rien. Et pour moi, peu m'importaient les moyens utilisés, que la Magie soit Blanche ou Noire, je n'en avais rien à faire. Je devais devenir puissant, redouté de tous. Rosanna avait-elle au moins conscience que je ne pouvais pas perdre mon temps à jouer dans sa petite organisation ?

Soupirant d'exaspération, je la regardais : elle était vexée, blessée profondément, par sa chute, et voulait à présent se venger. Néanmoins, Rosanna était une excellente "politicienne", elle savait retourner l'esprit des gens à sa faveur rien qu'en discutant avec eux. Un peu comme elle le faisait à présent avec moi, pour la je ne sais combientième fois. Pour une fois, je décidai de jouer un peu à son jeu, sans toutefois m'avancer plus. Et au moindre signe que je n'apprécierais pas, je reculerais.

Dis-moi Rosanna, qu'attendrais-tu vraiment de moi ? Quel serait mon rôle ? Tu sais que je n'aime pas avoir des supérieurs, même pas toi.

Je n'aimais pas du tout la tournure de la conversation. Là, je venais carrément de lui dire "vas-y, continue, tentes-moi". Hors, j'étais juste curieux de savoir ce qu'elle voulait de moi. J'avais par le passé sérieusement pensé à créer mon propre "cercle privé", des gens qui, comme moi, voulaient se plonger dans la Magie Noire. Après avoir étudié un ou deux livres sur ce sujet, j'avais rapidement abandonné l'idée et préféré travailler seul. Cette pensée me fit songer à mes entrainements solitaires à la Magie Noire en pleine Forêt Interdite. Les quelques sorts que je maitrisais étaient puissants, mais je ne pouvais pas les utiliser à la vue de tous, ça serait la fin, presque, de ma vie.

Et puis les Kneazles savent ce qu'il leur en coûte de m'attaquer. Tu te souviens de Grabbe ?

En effet, Thomas Grabbe, un Kneazle de sixième année, s'en était prit à moi à coup de sorts mineurs. Je lui avais fais passer un tellement sale moment qu'il en avait eut tous les doigts brisés. Je m'étais ainsi assuré que lui au moins, plus jamais il n'oserait s'approcher de moi. Et il n'était qu'une de mes nombreuses victimes, celles qui n'avaient pas comprit que s'attaquer à Ezio Leonardo Blackscale ne se faisait qu'à ses propres risques et périls. Si les Kneazles savaient que je leur tenais tête, alors … Rosanna voulait m'utiliser comme un vulgaire outil afin d'arriver plus facilement au pouvoir qu'elle convoitait tant ! J'y avais déjà songé, mais à présent que nous étions là, les deux, seuls sur la plus haute partie de Poudlard … un frisson de plaisir me parcourut l'échine …

Rosanna avait capté l'attention d'Ezio, elle le voyait à la tête qu'il faisait. Evidemment, cela ne durait jamais bien longtemps, alors il ne fallait pas trainer. Cependant, après tant d'acharnements, la demoiselle connaissait bien sa proie. Ezio Blackscale était une solitaire serpentard, habitué à faire cavalier seul. Mais il était surtout très intelligent, ambitieux et surtout, il ne se laissait pas marcher sur les pieds. Un peu comme Rosanna. Bien qu'elle n'était pas au courant des manigances du jeune homme et de son intérêt pour la magie noire. En tout cas, elle le voyait très bien en recrue de choix pour son groupe anti-kneazle.

Ezio - « Dis-moi Rosanna, qu'attendrais-tu vraiment de moi ? Quel serait mon rôle ? Tu sais que je n'aime pas avoir des supérieurs, même pas toi. »

Rosanna prit le temps de choisir ses mots. Elle savait qu'Ezio s'avançait un tout petit peu dans son terrain, mais que si elle disait un mot de trop, il reculerait aussitôt et se braquerait complètement. Et après, inutile de discuter.

Ezio - « Et puis les Kneazles savent ce qu'il leur en coûte de m'attaquer. Tu te souviens de Grabbe ? »

Rosanna laissa échapper un petit rire, qui s'éteint aussi vite qu'il apparut. En effet, la Serpentard se souvenait parfaitement de Grabbe, un Kneazle complètement idiot qui s'était attaqué à Ezio un peu plus d'un mois auparavant. Rosanna avait suivi toute la scène avec la plus grande attention, et s'était retirée en silence. Elle était monté dans son dortoir, avait pris sa liste et avait marqué le nom d'Ezio Blackscale dans la colonne « A approcher ». De là était parti son obsession envers le jeune homme, quant à le faire venir de son côté.

Rosanna - « Oui, je me souviens, en effet. Tu vois, les Kneazle sont des crétins. Ils pensent pouvoir mener le château comme bon leur semble, mais ils sont plus stupides les uns que les autres. Tu vois, nous avons un intérêt commun : il faut que cela cesse. Leur petit jeu d'apprenti mage noir était bien amusant au départ, mais ils dépassent les limites. Ils sont inutiles, et je refuse de les laisser croire qu'ils sont supérieurs aux autres. Je sais que tu comprends, Ezio. Je sais que tu n'aimes pas te sentir inférieur à quelqu'un. Que ce soit à moi ... ou aux Kneazle. »

Rosanna marqua une pause, le temps de laisser ses mots s'insinuaient dans la tête de son interlocuteur. Tout en critiquant les Kneazle, une tonne de souvenirs en leur compagnie l'assaillaient. C'était du temps où elle faisait parti de leur petit groupe, où elle était une Reine parmi ceux qu'elle pensait être l'élite de Poudlard. Sa chute soudaine et brutale lui avait au moins ouvert grand les yeux sur un point : les Kneazle n'étaient en réalité que des abrutis. Elle nourrissait une telle rancoeur envers eux qu'elle avait envie de hurler, de tous les tuer un par un. Que pensait faire Eads en la jetant ainsi ? Il s'était imaginé qu'elle se serait terré dans un coin jusqu'à ce que sa scolarité soit terminée ? Rosanna Soshamon, en victime ? Jamais ! La miss avait un égo surdimensionné, et Eads l'avait quelque peu entaché. Trop même pour que la belle passe l'éponge. Elle jouait son honneur de fille Soshamon dans cette guerre froide.

Rosanna - « Allons Ezio, vois la vérité en face. Ensemble, nous serions très forts. Je te demande juste ton aide pour détruire ces bouses de dragons. Tu me demandes ce que j'attends de toi, mais tu le sais très bien. Tu as envie autant que moi de t'entrainer à manier la baguette sur eux. Et lorsque nous sortirons victorieux - parce qu'il n'y a aucune variante possible -, nous serons les rois de Poudlard. Les plus aimés, adulés. Parce que grâce à nous, les Kneazle seront exterminés. Ils n'oseront jamais reprendre une baguette après. Je suis sur que tu me suis dans le raisonnement, ai-je tort ? »

Rosanna espérait une réponse négative. Avoir tort faisait parti de ces petits désagréments de la vie qui la mettait particulièrement en rogne. Il était tard, elle avait passé une piètre journée et il pleuvait des cordes. Demain était un autre jour, comme le disait le dicton moldu, mais elle préférait se concentrer sur le présent. Et ce présent-là n'était pas vraiment à son goût.