Chris ▬ « Ouvre-le. »

Krys ▬ « Par Merlin ! C'est l'œil du corbeau ! »

* * * * * *

Était-ce le vent ou bien un moment de nostalgie ? Qui pouvait bien le savoir, de toute façon, à cette hauteur, ces larmes roulantes étaient invisibles vu d'en bas. Elle planait, sur son balai, ce balai qu'on lui avait offert. A cette époque, il n'en existait qu'un seul exemplaire, et seul les plus fortunés pouvait se l'offrir. « Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. ». Ce témoignage devait sûrement le plus beau gage d'amour qu'elle avait pu recevoir.

Connais-tu vraiment l'intérieur de l'apparence ? Je suis peut-être un vase emplis de transparence.

Cette nuit avait été froide et claire. Les plantes et la terre s'étaient couverte de rosée. Bien que le soleil était au rendez-vous, ce qui se faisait de plus en plus rare en cette saison, une couche d'air froide restait omniprésente. Mais il faisait bon. C'est l'odeur de Septembre, c'est pas la fin du monde, juste le début de la seconde. On tourne la page mais on n'oublie pas. Le passé est notre identité, c'est ce lui qui nous fait avancer, qui nous empêche de refaire les mêmes erreurs. On devient quelqu'un, bon ou mauvais, mais on est quelqu'un. Plus vite, toujours plus vite, sur son balai, elle monte en pique, laissant les nuages traverser son âme, comme s'ils allaient adsorber ses souvenirs. Et ce soleil, cette lumière éblouissante, un genre de veilleuse qui protège le cœur.

Ne vois-tu pas le ciel à la portée des doigts ? L'heure est aux rêves utopiques.

Doucement, elle se redresse pour enfin fondre dans l'infini. Puis, retour à la réalité, dur retour. Krys descend alors à toute vitesse, à deux doigts de s'écraser sur le sol. Mais, aucun risque. Quand on pratique depuis si jeune, pourquoi aurait-elle peur de mourir ? Le vol, c'était sa liberté, le balai, son libre-arbitre. C'était un don. Elle aurait pu faire partie de l'équipe de Quidditch après tout. Sûrement en tant que batteuse même. Mais, Krys n'aimait pas dépendre d'un jeu pour sa passion. Le vol, et c'est tout. Elle freine, freine, et réussi à s'arrêter à quelques millimètres du sol. Ce n'était pas un coup de chance. Non, elle connaissait ses limites.

Elle enjambe son balai pour y descendre, et pose deux pieds à terre. L'herbe s'était asséchée sous ses pieds. Sûrement à cause de l'arrêt brusque près du sol alors qu'elle avait chuté à toute vitesse. Tant mieux, elle allait profiter de cela pour s'allonger et faire une petite pause, histoire de. La brunette ne s'était pas encore vêtue de sa robe et avait gardé ses habitudes de moldus. Un simple jean, des petites baskets ainsi qu'un débardeur et une petite veste chauve-souris, tout ceci dans des tons plutôt ternes, recouvrait son corps de jeune femme. Krys jouait machinalement avec des brins d'herbes tandis qu'elle scrutait l'horizon. Un coup d'œil à droite, puis à gauche.

Puis, au loin, semblait apparaître une silhouette. Encore à peine dessinée, sombre, la Serpentarde plissa longuement les yeux avant de distinguer la dégaine d'un jeune garçon. Il faut dire que durant les heures creuses, nombreux élèves se baladaient dans le parc. Krys ne bougea pas pour autant, n'essayant même pas de se cacher de qui que ce soit. Non, au lieu de cela, elle rapprocha d'elle son balai avant de lâcher prise, et de recommencer à titiller ses brins d'herbes. Jusqu'à ce que cette personne s'approche d'elle, à quelques pas. Krys leva la tête, puis arqua un sourcil en reconnaissant Ezio L. Blackscale, camarade de sa maison. Silence. L'un d'eux allait-il commencer à parler ? Bien, elle n'allait pas se faire prier.

Krys ▬ « Mister Blackscale. » commença-t-elle « belle matinée pour une promenade, n'est-ce pas ? ».